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Eléonore Deshayes

Vit et travaille à Lille. Née à Lille en 1992

eleonoredeshayes.com

Deshayes Eleonore, Love Valley, 2018, Huile sur toile, 100 x 80 x 3cm

Deshayes Eleonore, Les belles solitaires, 2018, Huile et mine de plomb sur toile, 116 x 180 x 3cm

Deshayes Eleonore, Nuit écarlate, 2018, Huile sur toile, 100 x 100 x 3cm

Deshayes Eleonore, Nelumbo, 2018, Huile sur toile, 100 x 100 x 3cm

Peut-on inscrire Eleonore Deshayes dans la lignée des peintres de paysage ? Difficile car, même si ses œuvres sont inspirées en grande partie de ses voyages - Italie, Turquie, Ile de la Réunion ou encore côte nord de la France -, ses images sont le signe d’une mutation ou d’une inflexion de nos paysages plus que la simple continuité du passé. Les belles solitaires, Negumbo, La léthargie des agaves, Oasis, L’influences des châtaigniers… les œuvres semblent nous demander : “comment regardons-nous aujourd’hui le paysage ?”; Quelle en est la représentation, entre une image de nature idéalisée et la réalité actuelle de sa fabrication et de son déclin ?

Reflets manifestes d’une époque, les toiles d’Eléonore Dehasyes sont toujours fabriquées par fragments, en tenant compte des liens que tisse une société avec son environnement. Leurs territoires défrichent de nouvelles poésies contemporaines. L’artiste dissèque un panorama insolite d’images hybrides puisque constitué de différents collages issus de photographies et parfois délimité par des bandes blanches enchâssées dans la toile, lue comme décalée. Surgissent alors des paysages, presque évanescents, en grande partie dus au traitement de la peinture à l’huile déposée par couches, et donnant à la peinture soit une transparence de lavis à la manière des estampes japonaises, soit des formes proches de l’abstraction américaine.

Au Salon de Montrouge, Eléonore Deshayes présente un diptyque grand format. L’image y prend son sens entre fiction et narration, donnant quelques repères par le titre Mise à jour. Si elle reste lisible, la référence au réel s’estompe pour que se manifeste la matérialité picturale. L’artiste donne là, tout pouvoir aux surfaces pour mettre en condition la pensée sur sa manière de participer au monde.

Françoise Docquiert

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