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Rémi Duprat

Vit et travaille à Louvie-Juzon. Né à Oloron-Sainte-Marie en 1984

base.ddab.org/remi-duprat

Duprat Remi, Dream structure, 2018, Béton cellulaire, schiste gris, bocal plantes naturelles et artificielles. Couleur au mur: Bleu rêveur, Dimensions variables, ©Rémi Duprat

Duprat Remi, On the rocks, 2018, Résine, enduit, sapin artificiel, aluminium, charbon, peintures, pied de parasol. bois. Couleur au mur: Corail., 145 x 167 x 90cm, ©Rémi Duprat/Co-production Confort Moderne - LACS/LAVITRINE - Zébra3

Duprat Remi, Sculpture de portail, 2018, Marbre du Bénou, épicéa, 180 x 20 x 20cm, ©Rémi Duprat/Co-production Confort Moderne - LACS/LAVITRINE - Zébra3

Duprat Remi, Flamenco Power/Phoenicopterus Wallpaper, 2018, photographie numérique, tirage dos bleu, 205 x 350cm, Dimensions variables, ©Rémi Duprat

L’art de Rémi Duprat mêle photographie, sculpture et installation dans une pratique du détournement de la sculpture documentaire, à la fois contextualisée et fictionnelle, pour révéler nos habitudes et coutumes culturelles.

Au Salon de Montrouge, l’artiste présente des pièces issues de la série Villa Marguerite (2018), dont le point de départ est une réflexion sur le jardin pavillonnaire et l’habitat moderne standardisé. Ces sujets s’inscrivent dans ses recherches actuelles sur la quête d’exotisme du point de vue des pratiques qui en découlent et du paysage, en insistant sur leurs modes de consommation et de commercialisation. L’agencement des œuvres aux formes à la fois familières et inédites compose symboliquement les différents espaces de l’habitation, traduisant un certain déterminisme pavillonnaire que vient ratifier le code couleur d’une peinture industrielle brevetée pour se protéger de toute reproduction sauvage, correspondant aux références affichées en magasin références affichées en magasin. Ainsi, un « vert jungle » recouvre les murs de Phoenicopterus Wallpaper (Flamenco power), papier-peint construit à partir d’une photographie de flamand rose gonflable posé dans un marécage des Pyrénées, et de One step mulching rider où un tracteur autoporté de la marque Bolens, « qui vous aidera à garder un beau jardin à un prix très raisonnable », transporte à l’arrière la dépouille d’un sanglier en bois sculpté. Un « bleu rêveur » habille les murs extérieurs près d’un bassin de faux marbre, où à la « femme à la cruche » sculptée - figure décorative traditionnelle des pièces d’eau d’agrément - se substitue la « femme à la perche » dont le geste inaccoutumé vient rompre, par son incongruité, l’harmonie de l’ensemble. Le décor invitant à la contemplation est vite désamorcé par une vocation utilitaire lorsqu’on l’envisage comme une représentation symbolique de la salle d’eau.

Avec beaucoup d’humour et une solide pratique, Rémi Duprat propose une vision poético-politique de nos fantasmes d’individus en quête d’un ailleurs singulier, perdu dans les faux-semblants aseptisés d’une société de consommation triomphante.

Guillaume Lasserre

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