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Han Ren

Vit et travaille à Paris et Pékin. Né en Chine en 1984

ren-han.cn

Ren Han, Labyrinthe #1 , 2010, plaque de plâtre, rail acier, crayon graphite, 250cm, Dimensions variables

Ren Han, Untitled (17d01), 2017, mur de placoplâtre, haché et creusé, Dimensions variables

Ren Han, Untitled (Avalanche #1), 2015, papier carbone violet, 67 x 89cm

Ren Han, Impact doux, 2013, Peinture en aérosol, fragments et objets du site, frapper le mur, Dimensions variables

Le sculpteur Ren Han a produit une série de bas-reliefs à travers lesquels il considère qu’utiliser des haches, marteaux et des perceuses pour creuser la surface du mur produit une oeuvre dessinée.

Il travaille la plupart du temps dans des bâtiments abandonnés et il interprète in situ, à même le mur, des publicités de paysages glanées au fil de sa navigation sur Internet. Ces images de montagnes enneigées sont aujourd’hui banales, souvent utilisées pour les fonds d’écran, excédentaires dans le monde virtuel. Il n’en demeure pas moins que lorsque l’artiste les utilise, elles touchent au « sublime » au sens burkien du terme, c’est-à-dire dépassant les limites de l’entendement humain et du beau, simple harmonie de la nature. Ren Han s’intéresse particulièrement à cette dernière notion qu’il interroge de nos jours pour savoir si elle est toujours pertinente.

Pour Untitled (17d01) (2017), réalisée au Today Art Museum, il avait violemment creusé un mur du musée peint en noir, en y dessinant la Lune et une autre montagne comme un monument aux images virtuelles ou à la nature elle-même. Ces dessins « abimés », comme l’artiste le dit lui-même, s'avèrent ambigus car ils traduisent toute la dualité entre la figuration et la abstraction, le réel et le virtuel. Faut-il préciser que ce citadin d’origine n’avait jamais vu une montagne enneigée en Chine ?

Les titres utilisés renvoient souvent à des objets numériques inconnus et ses dessins sont les traces de différentes temporalités liées à l’action de sculpter la matière. L’artiste travaille uniquement in situ, sauf lorsqu’il s’agit de dessins sur papier. Accidenté, troué, décapé, strié, le mur devient ainsi un vestige des desseins de l’artiste. Naissent alors des réminiscences d’un temps plus ancestral et cyclique, à la manière des représentations zen.

Juliette Soulez

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