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Chloé Serre

Vit et travaille à Saint-Etienne et Lyon. Née à Saint-Etienne en 1986

chloe-serre.fr

Serre Chloe, Les conventions ordinaires, 2018, mixtes, Dimensions variables, Production La BF15

Serre Chloe, Les conventions ordinaires, 2018, mixtes, Dimensions variables, Production La BF15

Serre Chloe, Les conventions ordinaires, 2018, mixtes, Dimensions variables, Production La BF15

Serre Chloe, Les conventions ordinaires, 2018, mixtes, Dimensions variables, Production La BF15

Les sculptures performatives de Chloé Serre questionnent notre rapport à l’espace et au monde à partir de notre gestuelle quotidienne et de son adaptation en fonction d’une situation ou du regard de l’autre. Les formes plastiques qu’elle invente n’ont pas pour objet d’apporter des réponses mais, au contraire, de susciter de nouvelles interrogations. Comment se présente-t-on aux autres ? Qu’est-ce qui nous rapproche et nous éloigne ? Quels liens tisse-t-on entre nous ?

Pour le Salon de Montrouge, elle s’inspire du « Manifeste des espèces de compagnie » dans lequel la philosophe américaine Donna Haraway explore les relations de cohabitation qui existent entre les chiens et les humains, en imaginant un parcours d’agility dans une mise en scène située à la frontière de la performance et du théâtre d’objet. Ce sport canin, qui consiste à faire évoluer le chien aidé de son maître dans un circuit d’obstacles artificiels, est considéré comme un jeu, établissant une véritable complicité entre l’homme et l’animal.

Composée d’un ensemble de sculptures activées par deux performeurs qui les manipulent à vue selon le procédé du théâtre japonais Bunraku, l’installation recrée le temps d’exposition et de parade de l’agility. Quelques touches d’incongruité empruntées aux codes du cinéma burlesque permettent d’observer la scène avec un certain recul amusé. L’épreuve s’ouvrant inexorablement avec le même rituel : la reconnaissance du parcours par les maîtres, étrange parade chorégraphiée où les gestes canins sont répétés sans l’animal, dessinant un parallèle avec sa présence-absence dans l’installation. Ce déséquilibre, induit par la non existence physique du chien dans une relation de domestication mutuelle, est précisément ce qui intéresse l’artiste. Celle-ci désaxe le regard pour interroger, par l’absurde, la notion de partenariat qu’illustre ici le couple maître-chien.

Guillaume Lasserre

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