Inès Malfaisan

Le geste prend place dans un premier temps sur une petite feuille, pour ensuite se projeter dans l’espace.

Le dessin comme recherche d’un geste spécifique, se retrouve confronté dans un second temps, à un passage dans la sphère du tangible, à sa nouvelle échelle, ainsi qu’à sa nouvelle matérialité.

Au départ, la ligne de graphite; réservée à l’intimité du carnet; passé sa transposition dans le “réel” de l'espace, se montre, gagne la place, monte et prend ses couleurs.

Donner matière, les matériaux qu’Inès utilise, sont pour la plupart des matériaux de désirs.

Prélevés dans les coins, certains coins, elle les rencontre et voici alors une nouvelle donnée, qui vient s’associer aux lignes de son carnet.

L’alchimie peut commencer.

Il lui manque encore quelque chose, l’espace.

Une fois l’espace trouvé, une fois ces trois conditions réunies, le jeu peut commencer.

Se déploient alors, cartons, encres vitaminées et tiges rampantes ou érigées, le tout s’accrochant aux parois, recouvrant partiellement ou totalement l’espace. Fonctionnant par couches et par touches. Les aplats se brisent sur une tranche d’aluminium et récupèrent leur souffle au bord d’une cimaise.

C'est un grand moment d'ébullition où Inès est entourée de tous ses éléments soigneusement choisis. Ce moment de recherche à modifier son environnement, parce que comme ça, ça ne lui va pas.

À l'inverse de l’artiste accompagné de sa pièce finie, prête à ranger ou à être montrée, c’est une toute autre scène qui se déroule ici, comme un moment de chaos où rien n’est encore joué, ce moment d'assemblage final de l’installation, ce moment de l’accrochage.

D’Agathe Jourdan