Coffre à Mašrabīya (moucharabieh) et neige de printemps
(Oeuvre en collaboration avec Hubert Rieu)
Coffre en bois de peuplier, treillis soudé, tressage d’un motif moucharabieh et bourre de peuplier.
2,60 x 2,10 m
2025
Panneau provenant des jardins statuaires
Treillis soudé, bourre de peuplier noir, papier en bourre de peuplier.
2,40 x 2,40 m
2023
Coiffe inspirée d’Arabie saoudite et du Pays de la Loire
(Oeuvre en collaboration avec Kim-Anne Merlet)
Fils de bourre de peuplier noir, cousus
120 x 40 cm
2025
Haut léger brise-vent
(Oeuvre en collaboration avec Kim-Anne Merlet)
Fils de bourre de peuplier noir, cousus
2025
Présentoir à vêtement en graine de cheveux d’ange
2025
Silhouette, âme
Cordes de sisal et graines de Stipa tenuissima
2025
Né en 1995 à Rennes
Vit et travaille à Paris
Diplômé de l’Ecole Européenne Supérieure d'Art de Bretagne, Rennes
http://base.ddab.org/louis-guillaume
Louis Guillaume est né en 1995. Il travaille à Paris. Il est diplômé de l’École européenne supérieure d'art de Bretagne, Rennes.
Par Clément Raveu
À travers une conscience profonde des enjeux culturels, historiques et politiques qui sous-tendent la question de l’environnement, l’œuvre de Louis Guillaume tente d’étudier et de reproduire, avec une certaine humilité, des phénomènes de résistances complexes propres au vivant. L’artiste conçoit son travail comme un véritable laboratoire d’expérimentations qui témoigne d’une grande variété d’approches artistiques où sculpture, installation et performance prennent souvent forme collectivement. Artistes, chercheur·euses et scientifiques apportent régulièrement leurs expertises dans l’élaboration de projets participatifs ou in situ qui, dans leur ensemble, font le récit d’un autre rapport à la nature et aux matériaux. En examinant ainsi notre appréhension du tellurisme et de tout ce qu’il nourrit — le glanage et la collecte, la transmission de récits et de savoirs anciens ou encore la justice environnementale —, Louis Guillaume nous ouvre à un monde où se dessine l’horizon de découvertes sensibles et d’expériences éphémères sur le terrain de l’urgence climatique.
Véritable chasseur-cueilleur, l’artiste réunit les ressources nécessaires à sa production en portant une attention particulière aux rythmes de la saisonnalité : coton de peupliers noirs populus nigra au printemps et cheveux d’ange stipa tenuissima en été. Mais si la réunion de ses travaux semble peu à peu lui permettre d'établir un rapport sensoriel à la botanique, la singularité de sa pratique ne réside pas uniquement dans une inspiration puisée dans des matières végétales ou dans des processus de digestion biomimétiques. En effet, le basculement épistémologique en faveur de l’intégrité écologique des territoires qui, au tournant des années 1960, a fondamentalement modifié notre manière de penser la division entre nature et culture, a aussi permis d’envisager des approches artistiques véritablement globales et décentrées. C’est dans des liens d’affinités qui existent entre les végétaux, les minéraux, les animaux et les humains que l’artiste imagine une nouvelle manière de penser la question de l’art et de sa production.
En ce sens, la pratique de Louis Guillaume nous invite à prendre conscience de la nécessité de créer dans des rapports de proximité, c’est-à-dire de faire avec ce qui est déjà autour de nous en minimisant notre impact sur l’environnement. Mais aussi, de prendre en considération les phénomènes naturels et les transformations des territoires afin de créer des liens sensibles et incarnés entre le végétal et l’humain. C’est donc sous le signe implicite du partage de la signature, où les auteur·rices associé·es de ses œuvres sont les plantes pionnières ou paysagères, les oiseaux et le vent qui sèment des graines, ou encore les jardiniers qui inventent de nouveaux dialogue avec les végétaux, que son travail s’appréhende le mieux.
Éclosion de fruits de peuplier (détail), 2022
Fruits de peuplier, dôme géodésique, dimensions variables, courtesy de l'artiste, soutiens : exposition Coal art & écologie, Andrésy.
Éclosion de fruits de peuplier (détail), 2023
Photographie numérique d'éclosion de fruits de peuplier noir, courtesy de l'artiste.
Louis Guillaume was born in 1995. He works in Paris. He graduated from École européenne supérieure d'art de Bretagne, Rennes.
By Clément Raveu
Through a deep awareness of the cultural, historical and political issues underlying environmental issues, Louis Guillaume's work attempts to study and reproduce, with a certain humility, the complex resistance mechanisms inherent in living things. The artist sees his work as a veritable laboratory of experimentation, reflecting a wide variety of artistic approaches in which sculpture, installation and performance often take shape collectively. Artists, researchers and scientists regularly contribute their expertise to the development of participatory or in situ projects which, as a whole, tell the story of a different way of relating to nature and materials. By examining our apprehension of tellurism and everything that it generates — gleaning and collecting, the transmission of ancient stories and knowledge, environmental justice — Guillaume opens us up to a world of embodied discovery and ephemeral experience within the field of climate emergency.
A veritable hunter-gatherer, the artist sources the material necessary for his production by paying particular attention to seasonal rhythms: cotton from black poplars, populus nigra, in Spring and angel hair, stipa tenuissima, in Summer. But if the progressive creation of his work enables a sensory relationship with botany, the singularity of his practice does not only lie in the inspiration drawn from plant materials or biomimetic digestion processes. Rather the epistemological shift in favor of ecological integrity that, occurring in the 1960s, fundamentally altered our way of thinking about the division between nature and culture, also made it possible to envisage truly holistic and decentralized artistic practice. It is through the affinities that exist between plants, minerals, animals and humans that the artist imagines a new way of thinking about art and its production.
In this sense, Louis Guillaume's practice encourages us to become aware of the need to create within proximity, i.e. to work with what is already around us, minimizing our impact on the environment. But also, to take into consideration the natural phenomena and territorial transformations that create sensitive, embodied links between plants and people. It is therefore through the implicit sign of shared authorship, where the associated agents of his works are pioneer plants or landscapes, birds and fertile wind, or the gardeners who invent new dialogues with plants, that his work is best understood.
Éclosion de fruits de peuplier [Poplar fruit hatching] (detail), 2022
Poplar fruit, geodesic dome, dimensions variable, courtesy of the artist, supported by Coal art & écologie, Andrésy.
Éclosion de fruits de peuplier [Poplar fruit hatching] (detail), 2023
Digital photograph of black poplar fruit hatching, courtesy of the artist.