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Samira Ahmadi Ghotbi

Née en 1985 en Iran
Vit et travaille à Clermont-Ferrand

Formation : Ecole supérieure de Clermont Métropole, Clermont-Ferrand (2007 - 2015)
Supports utilisés : Dessin, Peinture, Vidéo, Performances, Installation, et Pratiques mixtes

La bataille de l'escargot, 2017 Peinture murale, dimensions variables Photo: Azad Asifovich

Jardin de Golshan, 2014 Vidéo, Capture écran

La bataille de l'escargot, 2017 Peinture murale, dimensions variables Photo: Azad Asifovich

Sans Titre, 2015 Crayon sur papier, 65 x 55 x 5 cm Dessin : Mathieu Dussol

Par sa pratique du dessin, de la vidéo et de l’écriture, Samira Ahmadi Ghotbi trace des correspondances poétiques entre des épisodes de son quotidien et la grande histoire de son pays, l’Iran, nourrissant un va-et-vient continu entre la réalité et la légende. Ainsi, lorsqu’elle croise le chemin d’un escargot glissé dans son appartement pour grignoter les bords d’une reproduction d’une miniature persane du XVe siècle, elle s’approprie cette rencontre fortuite pour réécrire l’histoire d’un fort sassanide disparu.
Puisant ses inspirations dans la tradition de la littérature orale iranienne et les nombreuses représentations de scènes de combat entre des chevaliers et des limaçons dans les manuscrits du Moyen Âge, l’artiste imagine une bataille uchronique – entre les bâtisseurs perses et l’escargot du jardin – qui se déploie entre les murs de l’espace d’exposition et les mots d’une narration performée (La bataille de l’escargot, 2017). Dans ses films, elle questionne son attachement aux lieux et aux objets qui ont marqué son histoire personnelle pour étendre ces ressentis intimes à une dimension collective.
Ainsi, la courte vidéo Jardin (2015) révèle les déambulations quotidiennes d’un jardinier secrètement filmé par l’artiste depuis la fenêtre au dernier étage de sa maison familiale à Machhad. Les images lentes du terrain vu d’en haut se transforment en un motif géométrique suspendu dans le temps, en contraste avec les forts changements qui affectent la ville environnante. Nous retrouvons cette réflexion sur l’expérience du regard dans les dessins minutieux et systématiques de l’artiste, où la forme de la composition apparaît progressivement alors qu’on s’éloigne de la feuille.
Chaque dessin est la trace d’une chorégraphie intime dévoilée : des lignes parallèles se multiplient comme des rhizomes sur la surface du papier, en équilibre constant entre la maîtrise du geste et l’improvisation.

Avec humour et subtilité, Samira Ahmadi Ghotbi nous fait découvrir des points de vue inattendus. Elle nous montre ce qui existe sans être directement visible et nous invite à prêter attention aux petits gestes ordinaires, là où la vie peut glisser vers la rêverie.

Par Martina Sabbadini

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