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Odonchimeg Davaadorj

Née en 1990 à Darkhan (Mongolie)
Vit et travaille à Vincennes

Formation : Ensapc, Cergy (2011 - 2016)
Supports utilisés : Dessin, Vêtement, Sculpture, Peinture, Performance

cargocollective.com/odonchimeg-davaadorj

At the edge, 2017 Technique mixte, 60 x 80 cm

Femme qui je suis, 2016 Technique mixte, 34 x 38 cm

Ils arrivent, 2015 Encre de chine sur papier, 28 x 33 cm

Mother, 2017 Technique mixte, 60 x 80 cm

Les dessins d’Odonchimeg Davaadorj à l’encre de chine, à l’aquarelle sur toile, au fil rouge, sur tissu ou sur papier, se regardent à plat ou contre les murs où ils forment, par des éléments additifs, des sculptures. Ses personnages se démultiplient en bras, en bois, en fragments de corps, en une multitude d’yeux, de visages, de visages qui émanent de visages. Les souvenirs de sa Mongolie natale prennent leur envol. La maternité, les paysages et le désir font partie de ses sujets. Ses toiles forment des installations ou prennent la forme de vêtements qui l’accompagnent dans ses performances. Ce qu’elle porte est en elle, dans le domaine de l’affectif, mais aussi sur elle comme autant d’indications de ses états de vie. Élégance et grotesque, candeur et mystique se mêlent dans des portraits et autoportraits.

Si Odonchimeg Davaadorj porte sur elle et en elle, elle dévoile par la même occasion. Ses gestes, discrets, s’expriment pourtant fortement. Son travail et ses gestes s’inscrivent dans le registre sensible du tactile. Questions de femmes, questions de terre natale, tentatives d’enracinement : la mémoire affective est en mouvement. La multiplicité se décline. C’est une combinaison d’éléments différents que l’artiste rassemble et qui peuvent être vus comme un ensemble ou des pièces individuelles.

Après un séjour de quelques années à Prague, l’artiste expose en France depuis 2011. La féminité aussi se porte et évolue au cours des situations, d’où l’intérêt de l’artiste pour les performances, qu’elle réalise en public depuis 2012. Au cours du développement de ses oeuvres les représentations de féminité se complexifient et se problématisent. Les figures maternelles sont autant dévorantes que fusionnelles. Parfois les références sont érotiques ou marquent des relations assez littérales : nous sommes liés par des fils rouges. S’il y a des notes d’un ailleurs tout proche de la vie de l’artiste, il y a aussi des défis qui nous touchent tous : désirs, sentiments d’aliénation, frustrations. L’artiste tisse ces liens tout en déjouant les attentes de ses personnages, les liant et les libérant, avec intensité.

Par Sarina Basta

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