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Garush Melkonyan

Né en 1993 à Abovian (Arménie)
Vit et travaille à Paris

Formation : ENSBA, PARIS (2012 - 2017)
Supports utilisés : Vidéo, Installation

garush.net

The Interview, 2017 Installation vidéo, Capture d'écran

The Interview, 2017 Installation vidéo

The Interview, 2017 Installation vidéo Vue de l'installation

The Interview, 2017 Installation vidéo

Le travail de Garush Melkonyan réside dans un interstice où s’établit un dialogue entre la réalité et l’imaginaire. Il s’agit toujours d’installations, vidéos pour la plupart, qui se jouent de l’espace, de la perception, des contraintes et du langage. Deux écrans, la même femme, de face et de dos. Sur l’image de face ses yeux sont couverts d’un cache noir comme dans les jeux vidéos. Elle parle et au fur et à mesure que ses mots défilent, la caméra se rapproche pour finir d’un coté sur le fond gris dégradé de ses cheveux et de l’autre sur sa bouche devenue énorme, presque monstrueuse.
Il s’agit de The Italian Method réalisé en 2016, un hommage à Not I de Beckett bien sûr, mais également une mise en scène et une tentative de création d’espaces autres, comme une réalité virtuelle, d’un lieu englobant où le spectateur serait pris au jeu.

Les vidéos de Melkonyan sont toujours liées à un dispositif scénique extrêmement précis et à un protocole propre à chacune. Ainsi The Interview (2017) met en scène deux femmes de taille réelle sur cinq écrans. Il y a quarante réponses et quarante questions mais celles-ci sont déroulées de manière aléatoire par un ordinateur. Un infini du possible s’ouvre alors, découlant parfois sur de l’absurde, dénonçant la surcharge et la confusion d’informations dans notre monde connecté parfois sur cette faille qui permet d’envisager un réel différent et plausible.

Si la politique ou l’actualité reviennent dans son travail, celui-ci ne se revendique pourtant pas comme militant. Il s’agit bien plutôt d’une réflexion sur le langage et sur la place de l’individu. Jeu avec des acteurs dans un lieu confiné, comme dans une télé-réalité, mise en scène de discours de politiciens américains ayant été accusés d’être immoraux, jingles de journaux télévisés américains déroulés à l’infini comme une symphonie déceptive, etc. : tous ces dispositifs tentent d’interroger le statut que l’on donne aux choses, principalement par le biais du langage, que l’artiste met en scène et décontextualise pour en faire autre chose qu’un simple vecteur de transmission du message.

Par Anne-Sarah Bénichou

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