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Arthur Hoffner

Vit et travaille à Paris. Né à Paris en 1990

arthurhoffner.fr

Hoffner Arthur, Fontaine à l'éponge ( réalisée avec Sèvres, cité de la Céramique), 2018, Sculpture,40 x 35 x 20, ©Luc Bertrand-JPPM / Fontaine réalisée avec Sèvres exposée à la Design Parade de la Villa Noailles

Hoffner Arthur, Fontaine à la sphère, 2018, Sculpture, ©Arthur Hoffner / Co-production Carwan Gallery X Villa Noailles

Hoffner Arthur, Vue d'exposition - Ustensiles d'apparat à la Villa Noailles, 2018, Sculpture, ©Arthur Hoffner / Vue d'exposition Ustensiles d'apparat à la Villa Noailles

Hoffner Arthur, Vue d'exposition - Ustensiles d'apparat à la Villa Noailles, 2018, Sculpture, ©Arthur Hoffner / Vue d'exposition Ustensiles d'apparat à la Villa Noailles

Arthur Hoffner fait des fontaines de table. Ce simple énoncé dit tout entier l’humour, le goût pour des objets fantaisistes à la limite de l’absurde et dont la fonctionnalité ne justifie qu’avec peine d’intenses recherches de formes et de matériaux, mais juste assez pour ne pas verser tout à fait dans la sculpture abstraite. On est désarmé devant cette position qui tient à équidistance l’art et le design. Pourtant la simple beauté postmoderne de ces objets, la fascination de leur écoulement perpétuel, leur façon de rejouer l’espace et les matières de l’environnement domestique sur un mode baroque, la précision des assemblages faisant disparaître la mécanique pour que l’eau s’écoule par magie, et la mise en scène de matériaux commun dont le traitement et la brillance incitent à l’émerveillement, ces objets sont la proie de notre curiosité amusée. Depuis la fontaine en poisson, objets de reconnaissance sociale de Mme Arpel, sœur du célèbre monsieur Hulot de Jacques Tati, au sacro-saint urinoir de Duchamp, en passant par les interminables réseaux tubulaires des jardins Versailles, Arthur Hoffner a documenté sa recherche et considéré en conscience les ambiguïtés symboliques récursives d’un tel objet. Le corps n’est-il pas qu’une grande fontaine qui exprime par le jaillissement les pleurs comme la jouissance. Poursuivant son obsession hydrodynamique, il présente dans les espaces de la Villa Noailles une performance dans laquelle des bidons bleus de récupération d’eau de pluie sont activés par un personnage en tenue de gymnaste des années 30, enchaînant dans l’effort et le transvasement des pauses parodique d’un lutteur en proie à de nouveaux tonneaux des Danaïdes. Arthur Hoffner est soucieux des plus infimes détails. Chacune de ses compositions sont un organisme complexe, dont le but patent sera de faire impression, d’en jeter. On remarque sa formidable dextérité d’assemblage qui rend presque naturel la conjonction délicatement contrainte de marbres et d’éponges, de plastiques et de porcelaines, de bois et de tubes PVC. Le designer a les plein pouvoir sur la matière, et construit les règles d’un jeu de séduction pour, dit-il, « envisager le design comme une malicieuse source de plaisir. »

François Quintin

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