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Ioanna Neophytou

Vit et travaille à Athènes. Née à Chypre en 1986

www.ioannaneophytou.com

Neophytou Ioanna, En peignant…, 2018, vidéo documentaire, 26’, Une création d'Ioanna Neophytou et de Dimitris Stamatis

Neophytou Ioanna, Commentaires sur la perception de la condition féminine (1), 2011, Installation vidéo, 300 x 600cm, 15’, (détail), ©Antigoni Kourakou

Neophytou Ioanna, Sans Papiers, 2011, Performance,©Antigoni Kourakou. Créée par Ioanna Neophytou, Spyros Charalampopoulos, Odysseas Konstantinou

Neophytou Ioanna, Les œuvres de mort / prises au hasard / se passent des commentaires, 2015, Installation, travail d'archive, Dimensions variables, (détail) Exposition aux Archives Nationales, Site Pierrefitte-sur-Seine, en collaboration avec l'écrivant A

Ioanna Neophytou pratique le documentaire filmé, l’installation et la performance pour mieux capter le réel. Plusieurs questions préoccupent l’artiste, et celles-ci sont toujours d’ordre politique.

D’une part, l’artiste a réalisé une performance intitulée Les limites du site archéologique (2012), en duo avec Spyros Charalampopoulos, dans les rues de Elefsina, une ville considérée comme la plus grande zone industrielle dans les environs d’Athènes. Avec une grande carte retraçant les territoires partagés entre les usines de la ville et les sites archéologiques, elle a montré les limites et les débordements de l’industrie à travers certaines actions, comme par exemple coller des affiches de slogans qui expliquaient où commençait ou s’arrêtait chaque site.

D’autre part, elle a réalisé deux documentaires autour de la guerre. C’est d’abord l’histoire de la frontière greco-albanaise délimitée pendant la Première Guerre Mondiale qu’elle va sonder avec Les fêtes du village (2018) : une population entre deux nationalités, déchirée par l'histoire.

Dans le prolongement, la vidéo documentaire Painting… (2018) a été tournée dans un camp de réfugiés en Grèce, à Skaramangas, avec des enfants afghans qui décrivent, lors d’un atelier de dessin, la guerre et leur voyage vers l’Europe, véritable témoignage de la manière dont les réfugiés arrivent sur le territoire européen.

Autre oeuvre, autre thème, l’installation Room518, présentée dans une chambre d’hôtel en 2016, l’artiste s’est aussi intéressée au quotidien de deux femmes de ménages qui, de manière inattendue, se mettent à parler d’art et de différents aspects de leur travail qui sont ordinairement cachés, sujet tabou qu’elle souhaite poursuivre dans son travail actuel. Son oeuvre est ainsi ancrée dans la société contemporaine européenne, ce qui lui permet de mieux dégager les lignes de force et les tensions à travers lesquelles elle questionne les notions de nation, de minorité, d’invisibilité et de communauté.

Juliette Soulez

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