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Antoine Palmier-Reynaud

Vit et travaille à Lyon. Né à Feurs en 1983

www.antoinepalmierreynaud.com

Palmier-Reynaud Antoine, Chiken soup for the soul, 2016, Vue d'installation, Dimensions variables

Palmier-Reynaud Antoine, La vertu des brutes, 2016, Impression argentique, graisse alimentaire, sirop de menthe, bac culinaire, phénomène de solidification de l'eau, Dimensions variables

Palmier-Reynaud Antoine, Mordre au citron d'or de l'idéal amer, 2018, Vue d'exposition, ©Blaise Adilon

Palmier-Reynaud Antoine, Shadow boxing / Sculpture cardiaque, 2016, Performance pour sculpture et salon de massage n°2

Les titres, chez Antoine Palmier-Reynaud, sont à eux seuls des amorces narratives pleines de promesses. « Le désespoir des singes », « Où est ma licorne ? », « Chicken soup for the soul » et « Mordre au citron d'or de l'idéal amer » couronnent, par exemple, quelques-uns des épisodes qui séquencent le travail de cet artiste, passé par les beaux-arts de Lyon et de Valence mais aussi des études de sociologie, aujourd’hui à cheval entre la capitale des Gaules et Bangkok, avec quelques incartades en Espagne, comme si l’artiste s’inscrivait dans le sillage d’une certaine géographie houellebecquienne dont il partage l’intérêt pour la culture de consommation, la mélancolie des mégalopoles, la société tertiaire et les couchers de soleil bon marché. Mais la comparaison s’arrête là, et c’est sans doute davantage du côté du facétieux Richard Brautigan et de ses illuminations solaires et baroques qu’il faudra aller chercher des parentés. Inspiré par le livre de développement personnel très en vogue aux Etats-Unis, qui tire son nom du fameux bouillon de poulet réputé pour être un solide reconstituant, la série « Chicken soup » traduit « cette matière spirituelle bon marché en énergie sculpturale ». Elle réunit un ensemble de pièces aux matériaux tout à la fois nobles et bas de gamme, qui sont autant de clins d’œil aux diverses expériences contradictoires et ô combien modernes (en matière d’apprentissage du zen, de tourisme de la sérénité, de spiritualité de comptoir) vécues en Asie mais qui traduisent aujourd’hui une tentative universelle et vaine de se reconnecter avec notre moi profond.

Au Salon de Montrouge, une fois n’est pas coutume, deux autres installations aux titres tout aussi romanesques (« Noir sidéral et quelques plats d’amibes » ou encore « La vertu des brutes ») viendront s’agréger pour parfaire le tableau. Elles fonctionnent elles aussi comme des oxymores où se combinent le céleste et le vulgaire, le merveilleux et le quotidien et quantité d’ingrédients pêchés au hasard des opérations, qui rendent culturellement inclassables ces assemblages hybrides : crépi, aspirateur, sirop de menthe, pierre énergétique et eau revitalisée.

Claire Moulène

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