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Mathilde Supe

Vit et travaille à Paris et Marseille. Née à Paris en 1989

www.mathildesupe.com

Supe Mathilde, You Can't Run From Love, 2019, video Ultra HD, 10’0, Réalisation Mathilde Supe, direction photographique Théo Sixou

Supe Mathilde, You Can't Run From Love, 2019, video Ultra HD, 10’0, Réalisation Mathilde Supe, direction photographique Théo Sixou

Supe Mathilde, Cruel Park, 2017, video HD, installation video et plateforme web interactive, 80’0, Réalisation et direction photographique Mathilde Supe

Supe Mathilde, Announcements, 2014, video HD, projections synchronisées sur 7 écrans, 250 x 180cm, 15’0, Réalisation Mathilde Supe, direction photographique Valentin Bourdiol

La vidéaste Mathilde Supe s’est appropriée les codes du cinéma mainstream puisque, fille de cameraman, son enfance a été marquée par le temps passé sur les plateaux de tournage. Parallèlement, son travail s'inspire des grands auteurs de la sociologie et se nourrit de lectures théoriques mettant en lien l’expérience intime de l’imaginaire et des phénomènes qui sont en partage dans la société. Vidéo, livres, fictions et étude des médias la poussent aujourd’hui à s’interroger sur l’interprétation d’images stéréotypées et la création de déjà-vus en employant les codes du cinéma, largement intégrés dans l’inconscient collectif. Ce rapport délibérément conventionnel aux images et aux clichés était déjà à l’oeuvre dans son western Cruel Park (2015-2017), quasiment sans dialogues, qui tourne en film noir. Ce film, qui raconte l’histoire d’un garçon et d’une fille perdus dans un labyrinthe, rejoint la structure des mythes, de la tragédie et des histoires intimes qu’on se raconte chacun dans sa vie quotidienne.

Tentant de vérifier l’hypothèse qu’à travers les cultures, les origines, les parcours des uns et des autres, il y aurait de grands récits que l’on partage tous et qui se rejouent sans cesse, elle réalise son film Le nouveau monde (2016-2017) en collaboration avec des chorégraphes, comme Eric Minh Cuong Castaing (artiste associé au Ballet national de Marseille). Dans une galerie d'art perdue dans la nature, deux personnages vont court-circuiter la narration filmée qui commence avec le montage d’une exposition.

Plus généralement, la vidéaste ne cherche pas à proposer des alternatives aux stéréotypes visuels, car ce sont justement à ces derniers qu'elle s'intéresse, mais exacerbe, au contraire, les représentations-types de l’homme et de la femme, de la jeunesse. Questionnant aussi le pouvoir dominant des images, elle crée des « faux found footage » pour mieux marquer la première ambiguïté du déjà-vu. L’artiste souhaite également placer le spectateur devant le choix réflexif entre l’adhésion et le recul critique face à l'image.

Juliette Soulez

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