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Maxime Testu

Vit et travaille à Paris. Né à Rouen en 1990

www.maximetestu.com

Testu Maxime, mes hivers (2), 2017, métal, résine, photographie

Testu Maxime, mes Hivers (3), 2018, métal, résine, photographie

Testu Maxime, which drinking buddy are you? (1), 2018, mixte, Dimensions variables

Testu Maxime, which drinking buddy are you? (2), 2018, mixte, Dimensions variables

Maxime Testu travaille par paratexte. Il s’affirme comme le collecteur, le collectionneur et en un sens le curateur d’un matériel iconographique dont l’organisation vient se substituer au discours argumenté.

Si l’on peut trouver dans son travail des références à l’artiste américain Paul Thek (États-Unis, 1933-1988), c’est notamment dans la rencontre de formes artistiques et machiniques ainsi que dans la perspective biomorphique de l’outil, envisagée comme une expérience sensible, cognitive et esthétique. L’utopie mécaniste et techniciste y occupe une place singulière et personnelle pour l’artiste. Elle offre à notre regard le tableau intime de l’usage des formes dans un rapport parfois grotesque, à l’image de cet aqueduc construit dans la vasque d’un lavabo.

La série de sculptures photographiques Mes hivers (2017) est le point d’orgue de l’organisation de ses archives en sculpture. En cristallisant certaines de ses précédentes réalisations, Maxime Testu élabore un reliquaire qui, par accumulation, répond à la mémoire par la réminiscence. Ces oeuvres prennent le contre-pied de la chaleur personnelle du souvenir par sa présentation immuable dans la résine. Le bloc est accompagné d’un cadre en métal qui ne laisse que peu de place à la photographie. Un similaire détournement de l’usage l’amène à reproduire des vélos d’appartement qui se font lettres et signes une fois accrochés au mur.

Les projets de Maxime Testu s’organisent souvent à la lisière du collectif. Avec Raphaël Rossi tout d’abord, à qui il s’est associé lors des 20 ans du Prix Ricard en 2018, et pour l’exposition Which drinking Buddy are you ? aux Ateliers Chiffonnier à Dijon. À cette occasion, les deux artistes mettent en scène une géographie urbaine inondée. Ils invitent ensuite les visiteurs à y circuler et à l’arpenter par réseau, dans une errance humide. À l’occasion de ce travail en commun, le duo s’est doté d’un outil collaboratif en amont de l’installation (revue romaine.co, disponible en ligne). Le site leur a permis de partager leurs réflexions à travers un ensemble de textes venus nourrir leur projet avant d’intégrer l’exposition. « Encore un paratexte » dit-il.

Léo Guy-Denarcy

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