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Camille Varenne

Vit et travaille à Clermont-Ferrand. Née à Vénissieux en 1992

www.camillevarenne.com

Varenne Camille, Blakata, 2019, vidéo HD couleur et son, Dimensions variables, 48’, ©Camille Varenne

Varenne Camille, Blakata, 2019, vidéo HD couleur et son, Dimensions variables, 48’, ©Camille Varenne

Varenne Camille, Blakata, 2019, vidéo HD couleur et son, Dimensions variables, 48’, ©Camille Varenne

Varenne Camille, Blakata, 2019, vidéo HD couleur et son, Dimensions variables, 48’, ©Camille Varenne

Depuis plusieurs années, Camille Varenne se consacre à la pratique de la vidéo entre la France et le Burkina Faso où elle réside en partie. A travers son dernier film de moyen format intitulé Les Indomptés, elle s'intéresse à la figure du cow-boy burkinabé et à la place du cheval dans une société qui a connu une grande tradition équestre. Vestige de ces traditions, le musicien Issouf Bah, surnommé Wayne John, remémore par le chant, dès les premières séquences du film, ces cavaliers (nommés « guerriers ») qui sont souvent des hommes et des femmes en quête de reconnaissance sociale. Si le film flirte assez naturellement avec l'esthétique du western, c'est parce que Camille assume un hommage partagé avec les cavaliers du film Le retour d'un aventurier, premier western africain réalisé par Alassane Moustapha au Niger en 1966. L'âge d'or du western américain date de la fin des années 30 à la fin des années 50, mais perdure encore dans le reste du monde jusqu'à la fin des années 70, de l'Asie à l'Afrique en passant par l'Amérique du Sud. Des générations entières consacrent toujours leur temps à ces reconstitutions. Elles célèbrent alors un mode de vie davantage motivé par une certaine nostalgie abstraite, une image d’Épinal d'une “Amérique triomphante” de conquêtes quand il n'existait aucune frontière ni limite pour le conquérant. Camille Varenne suit aujourd'hui ces cavaliers et ces cavalières, et les écoute évoquer leur passion mais aussi leur quotidien ainsi que la société burkinabé à laquelle ils tentent d'appartenir.

En donnant une grande place à la parole, ce film témoigne plus généralement de l'importance que l'artiste accorde à la façon dont la parole est employée dans le cinéma. S'agit-il d'un élément de communication ? Un instrument de conviction ? D'explication ? De partage ? Toujours est-il que l'intuition est pour elle une forme assumée de démarche artistique et que son travail, largement nourri des écrits de François Jullien, notamment, lui permet de penser sa propre légitimité à filmer, à interroger les cultures, les langues et les individus qu'elle rencontre et auxquels elle rend hommage.

Matthieu Lelièvre

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