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Alexandre Barré

Né en 1991 à Niort
Vit et travaille à Paris

Formation : EESAB, Rennes (2010 - 2015)
Supports utilisés : Pratiques mixtes

alexandrebarre.com

Après, du vent, Photographie polaroid, événement d'une heure Dimensions variables

Architectures qui-vive, Bâche, pièces de bois, corde, performance de fin d'exposition Dimensions variables

Feu doux, Dispositif Dimensions variables

Hot end, Impression 3D, 7 x 11 x 11 cm Miniature de la pyramide de Khéops au 1/2018e

Aux cadences imposées – celles des montres et des agendas – toujours peu ou prou alignées sur des impératifs de productivité, opposer des latences et des reports, quitte à flirter avec la frustration. Autant de manières pour Alexandre Barré de jouer de la plasticité du temps, mais aussi de réinscrire les êtres et les choses dans leur déploiement temporel.
Sa série d’oeuvres nommée Unstilted est à ce titre représentative. Soit une collection d’images glanées sur Internet, dont l’artiste découpe méthodiquement la partie inférieure en languettes détachables à la manière des petites annonces, pour ensuite les coller contre des cimaises. On y trouve notamment un didrachme de Janus (pièce de monnaie antique), une publicité montrant une bicyclette fixée sur le toit d’une voiture, ou encore un bâton de génération maori (baguette de bois présentant une succession régulière d’encoches).

Au fur et à mesure de l’exposition, dans l’hypothèse où les visiteurs se montreraient audacieux et arracheraient quelques morceaux de papier, chacune de ces images changerait d’aspect et simultanément de sens : Janus pourrait perdre l’une de ses deux faces, le vélo s’affranchir de l’automobile et le bâton de génération devenir une simple ligne droite. Comme la plupart des pièces de l’artiste, aucune de ces images n’est datée, véritables embûches pour historiens de l’art adeptes de chronologies bien définies, ce qui est explicitement le cas de Sans titre (sans date), une pièce en néon suspendue au plafond, conçue d’après un casse-tête en métal semblable à deux lettres « e » imbriquées.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus et qui auraient la curiosité de consulter le site Internet de l’artiste, le risque est de tomber sur une page fermée. Et pour cause, celui-ci n’est ouvert que cinq jours sur sept, de 11h à 18h, transposant l’état de veille permanent des écrans en trente-cinq heures hebdomadaires et légales de travail, modèle aujourd’hui largement menacé par la dérégulation néolibérale.

Par Sarah Ihler-Meyer

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