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Baptiste Cesar

Né en 1983 à Tavera
Vit et travaille à Paris

Formation : Villa Arson, Nice (2001 - 2006)
Supports utilisés : Photographie, Dessin, Sculpture, Vidéo, Performances, Installation, Pratiques mixtes

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Le murmure du réverbère Dessin 5, 2017 Illustration

Le murmure du réverbère Dessin 3, 2017 Illustration

Le murmure du réverbère Dessin 2, 2017 Illustration

Le murmure du réverbère, 2017 Photographie

C’est une installation assez insolite que peuvent découvrir les visiteurs du Salon de Montrouge. Le murmure du réverbère est une reproduction en aluminium et résine d’un lampadaire urbain, identique à ses cousins de banlieue, visibles dans la rue. Positionné dans l’espace d’exposition, il s’éclaire la nuit et témoigne, à la manière de Magritte, d’une inquiétante étrangeté. Le jour, éteint, il chuchote des poèmes écrits par l’artiste.

La clef de l’énigme de l’auteur de cette installation s’appelle Baptiste César. C’est un artiste stégophile ou plus exactement une personne attirée irrésistiblement par les toits. Il les escalade, jour et nuit, et s’empare alors de la ville comme d’un terrain d’expérimentation artistique. S’il est stégophile, il est aussi terre-à-terre : la tête dans les étoiles mais les pieds sur terre… Baptiste César est un personnage qui se nourrit de littérature : Baudelaire, John Fante, Charles Bukowski, Georges Perec.
Il aime aussi le mouvement Dada, Kurt Schwitters, Gordon Matta-Clark, Jenny Holzer, Paul McCarthy ou encore les situationnistes. La culture alternative, les réseaux underground et le cinéma sont également des moteurs de son inspiration.

Il aime jouer de la thématique de la ville, des lieux abandonnés, de la déambulation, du détournement et de l’absurde : une vitrine de Noël, normalement chatoyante, devient une ville de western silencieuse ; une série de phrases courtes, qu’il écrit souvent sous forme de haïkus, sont gravés sur des galets ; un radeau avec des éléments de récupération parcourt les rues de Paris.

L’intelligence de cet artiste atypique est de travailler sur la notion d’impossible, de refus du modèle jouant sur l’improbable et le magique. Sa pratique s’enrichit de manière protéiforme, avec spontanéité, sensations in situ, mêlant risque et jeu. Il y a une force peu commune dans ses projets malicieux et dans une sorte d’utopie qu’il affectionne particulièrement.
À travers son parcours artistique, il réussit à fissurer l’opacité du présent et à frapper de dérision l’univers actuel. En cela, il est unique.

Par Françoise Docquiert

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