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Célia Coëtte

Née en 1988 à Versailles
Vit et travaille à Paris - Aubervilliers

Formation : ENSBA, Paris (2012 - 2016)
Supports utilisés : Pratiques mixtes

celiacoette.wixsite.com/celiacoette

Vue d'exposition "h.abriter le monde", 2016 Techniques mixtes, Dimensions variables Photo : Jean-Baptiste Monteil

Felicita 17 - vue d'exposition, 2017 Techniques mixtes, Dimensions variables Photo : Nicolas Brasseur

Porte-serpentins, 2017 Serpentins, fers à béton, ciment, 213 x 52 x 52 cm

Foule (détail), 2017 Huile sur loufas, fers à béton, 206 x 50 x 50 cm

On entre dans le travail de Célia Coëtte comme dans un jardin, onirique et loufoque, composé d’objets récupérés et détournés de leurs fonctions premières, dans une logique du bricolage et du braconnage culturel qui rappelle l’esthétique des favelas. On y trouve des matériaux liés à la construction de masse, comme des fers à béton, des parpaings et des blocs de ciment, des artefacts tels que des étoffes, des plumes et des serpentins colorés empruntés à l’univers des carnavals brésiliens, mais aussi des loufas (éponges végétales), des planchettes de bois et des branches d’arbres glanées ici et là. Pliés, courbés et agencés les uns avec les autres, ces éléments deviennent des armatures d’abris, comme des cabanes, igloos ou tipis, et se métamorphosent en des plantes issues d’une région inconnue, où les règnes et domaines se seraient définitivement confondus.

Se déploient ainsi d’étranges paysages, à la fois ludiques et séduisants, en partie inspirés par des peintures préalablement réalisées par l’artiste, dont les couleurs vives et tranchantes dessinent les contours de forêts imaginaires.
Il s’agit donc ici de réintroduire du jeu dans l’usage imposé des choses et des techniques, de s’approprier des éléments ordinaires pour inventer un espace à soi, sans pour autant se délester des contradictions du réel. Au contraire, la texture du monde en constitue la matière première, avec son mélange de violence et de douceur, de brutalité et de grâce, de dissonances et d’harmonies.

Entre chantiers en construction et aires de jeux, les oeuvres de Célia Coëtte ouvrent ainsi le champ des possibles, celui de l’invention du quotidien.

Par Sarah Ihler-Meyer

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