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Octave Courtin

Né en 1991 à Paris
Vit et travaille à Paris

Formation : ESSAB - Site de Rennes, Rennes (2011 - 2016)
Supports utilisés : Pratiques mixtes

octavecourtin.com

Bourdons, 2016 Performance, Dimensions variables Photo : Louise Quignon

Grande Cornemuse, 2016 Performance, Dimensions variables

Les Exutoires, 2016 Installation vidéo, 1 x 16

Capharnaüm, 2017 Installation, Dimensions variables

Les installations et les performances d’Octave Courtin semblent poursuivre une réflexion, que le modernisme a largement laissé ouverte, sur la place de l’objet dans le processus artistique. Ses sculptures activées par le poids de son corps et la force de ses gestes créent une interaction avec l’environnement qui engage spatialement, acoustiquement et visuellement non seulement l’artiste mais aussi le spectateur. Ses dispositifs activés par sa propre présence induisent une spatialisation sonore et une implication auditive et émotionnelle, lui faisant prendre pleinement conscience du temps et de l’espace.

Octave Courtin se définit comme un artiste sonore et cette formulation insiste sur la distinction qu’il dresse volontairement entre sa pratique et celle du musicien. Si sa démarche s’inscrit dans une histoire déjà longue du traitement du son dans le contexte artistique, il est cependant fascinant de considérer la grande force plastique de son travail et l’incarnation dont ses sculptures font preuve, la pesanteur étant l’actrice principale de son travail. Cette constante évolution et l’impossible achèvement de ses propositions rendent un hommage poétique aux oeuvres ouvertes telles que les définissait Umberto Eco et ce n’est pas innocent si l’auteur fait régulièrement référence au son et au mouvement pour caractériser les oeuvres qui ont le rapport le plus ambigu et le plus actif avec le spectateur et celles qui accordent le plus de liberté d’interprétation et d’émotion à ce dernier.

Le travail d’Octave Courtin manifeste l’intention de capter l’attention d’un public pas nécessairement acquis aux expériences sonores et de lui permettre ainsi d’améliorer son potentiel perceptif. Le nom de l’installation présentée, Capharnaüm, était le nom d’un village marchand de Galilée devenu synonyme d’un lieu dans lequel s’entassent de nombreux objets dans un grand désordre apparent. Ce désordre semble être ici convoqué par Octave Courtin pour évoquer l’accumulation et le déferlement sensoriel qu’il entend proposer au spectateur. Une forme de retour aux passions et aux troubles de l’âme qui n’est pas étranger à une certaine vision romantique assumée par ailleurs dans son travail.

Par Matthieu Lelièvre

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