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Laurence de Leersnyder

Née en 1979 à Clamart
Vit et travaille à Saint-Denis

Formation : Villa Arson, Nice (2002 - 2007)
Supports utilisés : Sculpture

laurence-de-leersnyder.com

Concretum, 2014 Béton, terre 500 x 150 x 80 cm Photo : William Gaye / Production HEC-Paris avec le soutien de Lafarge

Empreinte de bitume, 2016 Bitume, latex, résine 55 x 100 x 15 Photo : Sarah Duby

L'envers du vide, 2015 Résine, élastomère, bois, métal 280 x 100 x 80 cm En partenariat avec la FIAC-Hors-les-murs et le Jardin des plantes

Un ciel renversé sur la terre, 2014 Plâtre, bois 500 x 600 x 800 cm Production Domaine de Kerguéhenne

Laurence De Leersnyder sculpte. Ses volumes sont massifs et volontaires.
De toute évidence, l’artiste se situe dans l’action. Elle coule, fond, verse, moule, creuse, observe, foule, dresse, répète. Dans ces élans, le travail d’empreinte est fondateur. La matière ajoutée semble toujours s’affirmer en contre-forme du monde, dont elle incarne alors la réserve. L’artiste fait ainsi un usage inédit du coffrage. Ses chambres de fortune évoquent celles, noires, qui permettent à la photographie argentique de capturer des images. Car ses oeuvres ne se révèlent pas seules, ni simplement. Elles nécessitent un outillage astucieux, une mécanique au service de protocoles amples, voire monumentaux. Sa pratique se divise justement en deux approches. Et la classique différenciation ne s’opère pas tant au niveau de l’échelle, que du rapport à l’environnement.

Les sculptures sont des objets clos, généralement isolés dans le mutisme d’une galerie. L’ in situ embrasse un contexte architectural, considérant une cohérence des proportions. D’une part, il s’agit de s’émanciper des lieux, de l’autre, d’y adhérer. L’essentiel est de préserver sa mesure propre, de manipuler inlassablement les choses entre ses bras. Les gestes sont élémentaires. Les matériaux sont communs. S’affairer en suivant la chorégraphie des uns et le rythme des autres. Dans l’atelier, le temps est dicté par les processus engagés. La bétonneuse tourne, le terreau se tasse, le plâtre prend, le contreplaqué se tord, la résine fuit. Tout s’accélère et l’artiste se dépêche. Elle dit être souvent en retard. Étrangement, sa production s’impose comme minérale. Cependant la sculpteure s’active, entraînée par les délais de séchage, les échéances d’expositions et autres enivrants couperets. L’objectif est atteint, même s’il lui arrive de courir tout en partant à point. Rien ne bouge, et pourtant ralentissements et précipitations façonnent le travail de Laurence De Leersnyder.

« Je ne rate jamais mes trains. »

Par Joël Riff

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