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Paul Duncombe

Né en 1987 à Caen
Vit et travaille à Caen

Formation : Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Paris (2009 - 2014)
Supports utilisés : Pratiques mixtes

paulduncombe.com

La Fabrique du Paysage, 2017 Techniques mixtes, Dimensions variables Production La Résidence, Dompierre-sur-Besbre, 2017

Éden, 2017 Végétaux, éléments radioactifs, éclairages horticoles 150 x 380 x 100 cm Production La Résidence, Dompierre-sur-Besbre, 2017

On the Possibility of Life on a Public Bench, 2017 Banc, végétaux, pompe, microcontrôleur 85 x 225 x 100 cm Production La Résidence, Dompierre-sur-Besbre, 2017

Révolutions, 2017 Bronze BR10, acier, étain 23 x 23 x 23 cm Production Musée de l’Hospice-Saint-Roch, Issoudun, 2017

Paul Duncombe façonne des microcosmes, des déserts intérieurs et des averses de lumière par observation de paysages qui, dans leurs manifestations les plus infimes ou monumentales, révèlent leurs équilibres minutieux et les variations, régulations, dérégulations, sublimations que la présence humaine y déploie. Composant des oeuvres à partir de cette somme de phénomènes et mouvements, il s’attache à ce qui constituait pour Varèse un titre naturaliste comme Déserts : donner, au moyen de dispositifs artificiels, l’impression de la nature ; dire les liens entre ses composantes, leurs « correspondances », formulant cet Umwelt que constitue la somme de temporalités distinctes d’organismes réunis en un territoire commun.

C’est ainsi que, prélevant des morceaux de paysages, l’artiste tente leur maintien en vie au sein d’installations aussi sophistiquées que fragiles, porteuses de la possible finitude des créatures qu’elles abritent. Défricheur de friches urbaines, il en rapporte sur le lieu de monstration des débris – épaisses conduites d’eau, banc –, dont il entretient les mousses, insectes et plantes grâce à des dispositifs pourvoyeurs d’eau et de lumière (On the possibility of Life on a public bench, 2017). Là se joue la possibilité de la vie de ces créatures déplacées : question de transposition de milieu, de survie hors sol, dans un nuage d’éprouvettes ( In Vitro, 2016-2017). Paul Duncombe s’emploie à transcrire la pluie qui tombe en néons clignotants ( Ruzica, 2016), la croissance d’organismes vivants au travers de sculptures, dessins et partitions musicales. La pousse d’une petite plante sauvage est reconstituée numériquement, exprimée en volume figé comme un graphique détaché de l’objet de son analyse. La transcription musicale de ces mouvements (Clematis Vitalba (Soundscape), 2016), applicable à une flore vaste comme un paysage, laisse alors entrevoir la possible écriture d’une symphonie d’un monde bruissant comme une jungle, orageux, venteux comme un désert en formation.

Par Audrey Teichmann

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