• Imprimer

Elise Eeraerts

Née en 1986 à Malines (Belgique)
Vit et travaille à Madrid

Formation : UDK, Berlin
Supports utilisés : Sculpture, Vidéo, Performances, Installation, Pratiques mixtes

elise-eeraerts.be

Intruder (Stretched Cube), 2016 Performance & sculpture, 123 x 300 x 123 cm

Mäntsälä, 2008 Terre, 130 x 350 x 400 Elise Eeraerts

Plan 2: octagonal prisms - reconstructing a column, 2014 Laiton, acier 750 x 50 x 50 cm

Reflective Directions (Labyrinth), 2013 Ruban adhésif, 6,21 x 2,31 m

Pour Elise Eeraerts tout est question de forme. Ses projets in situ, en France, en Belgique, en Afrique, à Berlin, lui permettent de déployer ses formes plastiques uniques comme une réflexion sur la décontextualisation. Sortir les objets de leur fonction et de leur quotidien pour réfléchir à leur sens esthétique et conceptuel.

Ainsi, pour Mantsala, l’artiste recrute une quinzaine de volontaires. Pendant plusieurs jours, ils creusent le sol de Mäntsälä (Finlande) pour faire apparaître une forme primaire d’un autre temps, à la fois une archéologie et une soucoupe volante échouée dans un cratère, qui télescoperait les temporalités. De ces créations éphémères demeurent des vidéos, des photographies et parfois des résidus physiques comme de petits morceaux de sculptures qui prendraient une vie autonome. Il en va de même dans tout le travail d’Elise Eeraerts, où la jeune femme se demande comment mettre en place et donner à voir l’idée d’abstraction : en changeant le contexte, on change le concept.
Ainsi elle façonne dans la campagne belge (ou dans le désert sénégalais) des modules en terre dans un four à briques qu’elle détruit ensuite. Il s’agit de Burning mass (2015-2016) qui propose de mettre en avant une complexité et une multiplicité des interprétations. Une brique n’est pas qu’une brique ; lorsqu’elle ne sert plus à construire une maison, ses potentialités d’interprétation se démultiplient.

Souvent monumentales ses installations dans l’espace égrènent elles aussi d’autres champs de lecture de notre environnement : par un dessin au sol qui se superpose à celui du carrelage et permet à l’oeuvre de déployer un labyrinthe ( Reflected directions, 2013) ; par une colonne de tiges de métal aux formes octogonales, comme de la dentelle et à la fragilité paradoxale, posée comme si elle venait supporter l’énorme toit de la Neue Nationalgalerie à Berlin ( Plan 2 : octagonal prisms – reconstructing a column, 2014), etc. Proust parlait de « kaléidoscope du réel », ou comment complexifier notre environnement par l’art pour mieux découvrir les richesses contenues autour de nous…

Par Anne-Sarah Bénichou

HAUT DE PAGE