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My-Lan Hoang-Thuy

Née en 1990 à Bourg-la-Reine
Vit et travaille à Paris

Formation : Beaux-Arts de Paris, Paris (2015 - 2017)
Supports utilisés : Pratiques numériques et Editions

Impressions, soleil couchant, 2017 Impression jet d'encre, peinture, dessin Dimensions variables

I need a day between saturday and Sunday, 2017 Impression jet d'encre sur PVC 150 x 300 cm

Sans titre (fleurs), 2017 Impression jet d'encre, tatouage, fleurs de lys Dimensions variables

Sans titre, 2017 Rendus 3D, impression jet d'encre, bois 110 x 180 cm

Bicéphale. C’est peut-être un travail à deux têtes que l’artiste plasticienne My-Lan Hoang-Thuy met en scène. S’entremêlent dans ses créations deux cultures visuelles, l’une occidentale, l’autre extrême-orientale.

La culture occidentale est, pour sa part, liée à ses études franco-suisses de design graphique où l’histoire de ses codes et son effet sur le conditionnement des esprits l’imprègnent. Il en découle des créations qui interrogent le pouvoir et l’impact du langage visuel sur la société. C’est le cas de sa série de sculptures de signatures en bois des grands noms de la Sillicon Valley (Sergey Brin ou Mark Zuckerberg). En dessinant dans l’espace ces noms de personnalités qui sont à l’origine des outils que l’on utilise tous les jours, l’artiste illustre une normalisation en acte. Définir l’outil c’est influer sur la forme. Aussi remonte-t-elle à la source d’une typologie d’outils symboliques (Mac, Photoshop, outil de recherche tel que Google) pour renverser un certain ordre visuel prévisible.

L’autre pan de son travail, dont la source est plus enfouie mais notable, vient de cette culture asiatique, parfois kitsch, selon ses termes, qui émerge sous la forme de matériaux (nacre, bois) ou de certains motifs floraux, à l’instar de ses fleurs tatouées ou de ses sculptures qui reprennent la structure de temples vietnamiens. Ses autoportraits sur nacre, petits éclats de sa propre image, renouent avec deux histoires : la sienne, bien sûr, mais aussi celle de la photographie détournée ici de son support traditionnel. C’est également le cas des photographies qu’elle a prises de ses environnements personnels, imprimées sur PVC, et qui permettent à l’image de sortir du cadre. Émanciper les techniques, les renverser : ainsi se structure la démarche d’une artiste qui connaît trop bien la technique et les machines pour ne pas, un peu et gentiment, les malmener, afin de conjurer le prévisible et perturber l’attendu.

Par Léa Chauvel-Lévy

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