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Yann Lacroix

Né en 1986 à Clermont-Ferrand
Vit et travaille à Paris

Formation : Ecole Supérieure d'Art de Clermont Métropole, Clermont-Ferrand (2005 - 2010)
Support utilisés : peinture

yannlacroix.com

Tthe bliss, 2017 Huile sur toile, 195 x 240 cm

Silent pool, 2017 Huile sur toile, 174 x 203 cm

Nice place for good value, 2016 Huile sur toile, 230 x 200 cm

L'allégorie du peintre, 2017 Huile sur toile, 128 x 153 cm

Entre zones de flou et détails nettement définis, effets de condensation et de superposition, brouillages et intensifications de motifs électifs, les peintures de Yann Lacroix semblent directement connectées aux processus de la mémoire. Une mémoire sensorielle et affective, coïncidant non pas avec ce qui serait de l’ordre d’une expérience pré-discursive, en-deçà ou au-delà du langage, mais au contraire avec une expérience toujours déjà informée par les représentations d’un imaginaire à la fois personnel et collectif. En l’occurrence, les expériences qu’il s’agit de raviver, ont trait au domaine de l’ailleurs, sinon à la recherche d’une sorte de jardin d’Eden dont les contours ont largement été redéfinis par les agences de voyage et l’industrie du tourisme.

Ainsi, à partir de ses souvenirs (images glanées sur Internet, séjours à l’étranger, environnement quotidien…), l’artiste peint des paysages volontairement composites, peuplés de palmiers et de bananiers, de serres tropicales et de piscines, de bungalow et de transats ombragés. D’une toile à l’autre se déploie l’iconographie mondialisée des destinations de rêve et paradis perdus préfabriqués, où affleurent çà et là les survivances d’un imaginaire colonial dont l’Occident peine à se défaire. Aussi, nul hasard si ces espaces au temps suspendu sont toujours perçus depuis l’extérieur et vidés de toute figure humaine, comme rendus à leur statut d’imagerie désormais inaccessible et inhabitable. Une sorte d’inquiétante étrangeté pèse sur eux, celle d’un réel devenu le simulacre de lui-même.

Par Sarah Ihler-Meyer

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