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Lucas Leglise

Né en 1992 à Chalon-sur-Saône
Vit et travaille à Paris

Formation : Ecole supérieur média et art Fructidor, Chalon-sur-Saône (2013 - 2017)
Supports utilisés : Photographie

lucasleglise.com

L'école de plein-air, 2017 Projection de diapositive 6 x 7 Vue de l'exposition "In Between", musée d'art de Tsukuba Ibaraki

Reverse Lens Macro, 2017 Projection de diapositive 6 x 7 Dimensions variables

À travers (scala), 2017 Diapositive 6 x 7 sur table lumineuse Dimensions variables

Karba projektionstisch, 2017 Plan film 4 x 5 sur table lumineuse

Lucas Léglise ne photographie pas des sculptures, il se sert de la photographie pour en faire des sculptures. Par la prise de vue il modèle l’espace ; l’image est un prétexte où le dispositif est aussi important que le sujet lui-même. Souvent ce sont les petites diapositives, les tables lumineuses ou les appareils photo eux-mêmes qui sont exposés. Ses premières oeuvres étaient pensées comme des readymade. C’est encore un peu le cas aujourd’hui lorsqu’il présente une seule diapositive sur une table destinée à mettre en scène un projecteur.
Parfois même, il se prend en photo en train de construire l’une de ses installations et expose l’image finale. La boucle est bouclée dans une mise en abyme permanente de l’environnement et du processus photographique.

Qu’est ce qu’une image, comment se façonne-t-elle, qu’apporte-t-elle ? Lucas Léglise opère une translation du réel dans l’espace d’exposition à partir de ses photographies. Pour son École de plein air (2017), il s’inspire des anciens sanatoriums et particulièrement celui construit par Beaudouin et Lods, dans lesquels les murs de verre coulissaient pour s’ouvrir et donner l’impression de faire classe en extérieur. L’artiste rejoue alors de façon artificieuse et artificielle cet idéal d’apprentissage dans la nature en projetant ses images de fenêtres et de forêts directement sur les murs de la salle d’exposition. Comment l’espace se construit, quel est notre rapport au monde, le voit-on mieux au travers d’un objectif et d'un prisme ? De la même façon, dans l’oeuvre Reverse Lens Macro, c’est l’appareil photo qui est mis en scène pour poser cette question de la perception du réel : afin de photographier le monde plus grand, et non plus petit comme c’est normalement le cas, Lucas Léglise inverse la lentille de son objectif.
Par ce geste pourtant simple, il renverse tout le réel et donne à voir un autre aspect du regard : cette photographie de l’appareil avec sa lentille retournée semble un objet aux yeux révulsés, comme s’il regardait à l’envers, à l’intérieur de lui.

Par Anne-Sarah Bénichou

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