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Ariane Loze

Née en 1988 à Bruxelles
Vit et travaille à Bruxelles

Formation : HISK Higher Institure for Fine Art, Gent (2016 - 2017)
Supports utilisés : Vidéo, Performances

arianeloze.com

Le Banquet, 2016 Vidéo HD sonore, 17 min 45 sec

Chez Nous, 2017 Vidéo HD sonore, 23 min 38 sec

Décor, 2016 Vidéo HD sonore, 13 min

Impotence, 2017 Vidéo HD sonore, 18 min 11

Ariane Loze est une artiste aux talents protéiformes, une artiste insolite dont la personnalité se déploie dans ses vidéos avec finesse et étrangeté. D’abord metteuse en scène, elle décide de confronter les codes du théâtre à ceux du cinéma. De là découle son premier film dans lequel elle joue les deux personnages de son dialogue imaginaire. À partir de ce moment, Ariane fera tout : tous les rôles de ses films, mais également la réalisation, l’écriture, le montage, la prise de son, la lumière. Aucune volonté de mise en scène de soi exacerbée, aucun jeu de maquillage particulier, ni de perruque, mais bien au contraire une économie de moyens, des lieux souvent uniques et le choix de disparaître derrière la multiplicité de facettes de ses personnages comme si son corps était un matériau neutre, prêt à être façonné, à devenir le corps de tout le monde, voire le corps social.

Les principes de la mise en scène théâtrale se retrouvent dans cette unité de lieu et d’intrigue. Du théâtre, on retrouve également la volonté d’engager le spectateur dans un effort de compréhension et d’interprétation (on pense ici par exemple au Banquet, 2016). Tout n’est pas donné comme au cinéma, l’intrigue n’est pas évidente, les femmes se ressemblent, se démultiplient à tel point que parfois on ne sait combien elles sont. Le langage devient une coquille vide, une succession de clichés qu’il faut remplir, tout comme ces personnages joués par Ariane, qui devient un réceptacle pour différentes identités, une multiplicité de la personnalités ( Impotence, 2018).

Cette question de l’identité, qui n’est jamais unique et cohérente, donne également une dimension politique et engagée à son travail. Autodidacte elle aime tout faire elle-même car cela lui rappelle l’idée d’artisanat, de façonnage. Faire avec les moyens du bord : un corps, un lieu, une caméra. Voici une limitation et une contrainte qui, loin d’être des obstacles pour elle, ont au contraire permis la création et le développement de son travail. Car être artiste pour Ariane c’est créer sans cesse de nouvelles versions de la même réalité.

Par Anne-Sarah Bénichou

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