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Fabien Marques

Né en 1982 à Pau
Vit et travaille à Dunkerque

Formation : Hogeschool Sint-Lukas Brussels, Bruxelles (2010 - 2011)
Supports utilisés : Photographie, Pratiques numériques et Editions, Installation

fabienmarques.com

Cristallo biancoceleste, 2017 Impression jet d'encre pigmentaire, 150 x 100 cm

Graben #4, 2012 Tirage C-Print, contre-collage aluminium, 80 x 105 cm

Sky, 2013 Impression jet d'encre pigmentaire, Dimensions variables

Solo un gioco, 2017 Installation

L’image d’après. « On arrive toujours trop tard » pour Fabien Marques, alors autant arriver bien plus tard, ne pas courir après les événements. Aussi son corpus photographique s’ancre-t-il dans un temps long, historique. L’artiste a appris à photographier dans le contexte particulier de l’École de photographie des armées. Puis il travaille comme opérateur en laboratoire sur des images aériennes de conflits internationaux, images qui imprègneront sa pratique. À Sarajevo, dix ans après le conflit, il initie une réflexion sur le statut de l’image et construit systématiquement son travail à partir de documentations approfondies.

Ses images, quel que soit leur traitement (chambre, argentique, numérique, films scannés) sont irriguées par la valeur du fait, notamment du fait divers, comme pour sa série sur l’assassinat du footballeur Luciano Re Cecconi qui, en 1977, se fait abattre alors qu’il s’amuse à faire mine de braquer un bijoutier. Fabien Marques a tiré de cette histoire une installation où se côtoient photographies, objets, cartes postales et figures géométriques du dé à jouer. L’artiste ouvre le champ de la photographie à une dimension plastique.

L’environnement photographique structure aussi sa série Re-connaissance (1914-1918) constituée d’images d’archives reproduites et collées sur une table. Ces photographies militaires de Verdun trouvées dans une boîte du Fort de Vincennes, jamais jetées, revivent ici sous une forme nouvelle. À l’heure où l’on jette les images numériques, ces documents sont un gage de conservation.

Entre photographie d’art et photographie document, sa pratique marche sur un fil d’équilibriste. Une crèche pour les hommes en est l’illustration. À partir d’une enquête sur la prostitution en Saxe est né un ensemble de photographies formellement colorées qui cachent néanmoins une dure réalité. Son regard pudique fait de ses photographies des documents d’art dont la distance est justement trouvée.

Par Léa Chauvel-Lévy

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