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Clara Saracho de Almeida

Née en 1990 à Pampelune (Espagne)
Vit et travaille à Paris

Formation : Beaux-Arts de Paris, Paris (2013 - 2017)
Supports utilisés : Pratiques mixtes

clarasaracho.yolasite

Antipodes (les pieds opposés aux nôtres), 2017 Impressions numériques sur tissu et tissus, Dimensions variables

Anti.podos, sur la plante du pied, 2017 Installation, Dimensions variables

Envie de liaison, 2016 Plâtre, Dimensions variables

Tourner en rond, 2016 Vidéo, 2 min 44 sec

Pendant que certains vivent, d’autres dorment. C’est autour de la notion de polarités que le monde de l’artiste plasticienne Clara Saracho de Almeida s’organise. Telle Antipodes ( les pieds opposés aux nôtres), installation qui réactive les légendes générées par les différents moments du savoir au sujet de la rotondité de la terre. Les penseurs grecs antiques savaient que la terre était ronde et nommaient le peuple qui habitait de l’autre côté du globe les antipodes. Au Moyen Âge cette connaissance se perdit, on pensa la terre plate mais le mot antipode subsista. Les antipodes devinrent des créatures de l’autre côté de la surface de la terre aux pieds tournés vers l’arrière. L’installation déployée par l’artiste dans l’espace recrée ce balbutiement d’une représentation à une autre. De plate à ronde, il a fallu trouver un centre à notre terre, ainsi que pour cette bâche circulaire tendue, posée en équilibre sur un piquet. L’artiste cherche aussi son centre de gravité dans une vidéo où elle se met en scène les deux pieds sur un cône, les orteils crispés pour rester debout. Symboliquement, rien n’est laissé au hasard car elle a fabriqué ce cône en bronze (terre, feu, eau) non sans induire que le noyau de la terre est chargé en métal.

Dans Besoin de liaison, Clara Saracho a moulé son nombril, en positif et en négatif, une forme creuse et une forme pleine présentes dans deux disques complémentaires.
Parfois, les antipodes se réconcilient. C’est aussi ce qu’elle représente dans une vidéo qui montre 150 pieds de chaises récupérés dans la rue. Pour s’asseoir, le bancal est banni. Dans un subtil montage, défile cet alphabet de pieds de chaise, ici solitaires et coupés de leur fonction première, réduits à leur simple existence formelle et matérielle. Ses photographies de voûtes plantaires imprimées sur du tissu et déposées sur le sol montrent que marcher sur les pas de Clara Saracho de Almeida revient à emprunter un chemin où science et ésotérisme se croisent pour s’apprivoiser.

Par Léa Chauvel-Lévy

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