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PAÏEN

Lia Pradal

Née en 1992 à Poissy
Formation : ENSBA (Paris, 2015 - 2019)

Camille Tallent

Né en 1987 à Suresnes
Formation : Master Histoire de l'Art Moderne et Contemporain, Université Jean Jaurès (Toulouse, 2013)

Vivent et travaillent à Pantin
Supports utilisés : Photographie, pratiques éditoriales et multiples

paien.info

Holy Mountain, 2016 Risographie, 25 x 19 cm

La Grand-Messe, 2017 Photocopie, impression jet d'encre 160 x 110 cm

Numen, planche 5, 2017 Impression jet d'encre 174 x 111 cm

Numen, 2017 Impression jet d'encre, 174 x 111

« Être païen, c’est d’abord trouver du plaisir à voir la lumière », écrit Barbara Cassin. On ne saurait formuler meilleure ouverture à la pratique élaborée de concert depuis trois années par Camille Tallent et Lia Pradal. Sous l’entité PAÏEN, ils explorent l’image et le livre d’artiste, réfléchissent l’imprimé sous toutes ses formes et possibilités. De leur rencontre est d’abord né un fanzine, dont ils ont conservé le titre aux syllabes divines pour baptiser leur duo. Articulez « Pa-ïen » et c’est tout un monde qui explose, une obscure étendue d’encre déchirée de lumière blanche où se mêlent fragments de paysages sauvages et poses extatiques, églises carbonisées et riffs métalliques.

Camille Tallent se souvient de sa fascination, alors qu’il était étudiant en histoire de l’art, pour les reproductions de peintures votives de piètre qualité, parfois étoilées des défauts de leurs supports obsolètes. Lia Pradal affinait depuis plusieurs années déjà son goût pour la photographie. Ensemble, ils conjuguent leurs obsessions à coups de recadrage et mise en page d’images aux origines mêlées, qu’une technique de reproduction analogique viendra bientôt noircir, frénétiquement. S’ils s’attachent de plus en plus à créer et perturber leurs propres images, ils ont aussi pour habitude de composer avec celles d’artistes invités ou à partir d’archives relevant de divers registres – artistique, médiatique, vernaculaire. L’iconographie religieuse et le détournement de certains de ses codes par le black metal, la force mystérieuse de la nature et la sensualité des corps, sont quelques-uns de leurs intérêts marqués.

Auto-éditeurs n’obéissant à aucune ligne, ils réalisent leurs objets imprimés en très peu d’exemplaires et les diffusent de manière ciblée. Attentifs au flux des images comme à leur matérialité, ils les poursuivent désormais en volume, tel projet d’édition donnant naissance ou excroissance à une installation, à une sculpture ou à une performance filmée.

Par Marie Chênel

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