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Pauline Toyer

Née en 1987 à Blois
Vit et travaille à Blois et Montreuil

Formation : ENSA Bourges, bourges (2005 - 2010)
Supports utilisés : Sculpture, Installation

pauline.toyer.syntone.org

Espace Insécable, 2017 Béton, verre, cuivre et précipité Dimensions variables

Espace insécable, 2017 Béton, verre, cuivre et précipité Dimensions variables

La bouche bleue, 2016 Photographie

Ziggurat, 2015 Terre et bois 140 x 120 x 120 cm

Les sculptures de Pauline Toyer sont vivantes. Elles sont faites de blocs de glace qui s’écoulent au goutte à goutte comme s’ils pleuraient, de branches d’arbres regroupés en fagots, mais aussi de sable, de terre, de résine, de carton recyclé, d’insectes mêmes parfois.
La notion d’empreinte est essentielle dans son travail, qu’elle élabore afin d’opérer une mise à distance du regard. Dans son processus créatif elle convoque également la question du temps comme un paradoxe : comment rendre ses oeuvres à la fois intemporelles, grâce à des formes primitives, tout en gardant l’actualité des matériaux qui sont, eux, datés. Inspirée par la pensée d’Héraclite sur la matière et son rapport au temps, plutôt cyclique et stratifié que simplement linéaire, Pauline Toyer aime l’idée que l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.

Le matériau est un prétexte à devenir matière brute, en évolution, contenant possible de toutes les formes potentielles. C’est par exemple son installation Le Placard (2015) qui met en scène sur des étagères des bocaux plein de matériaux (terres, argiles, petits cailloux, etc) ayant servi aux soubassements d’une architecture mais offrant également tous les possibles de la construction à venir. Pauline Toyer collecte, façonne, éprouve la résistance de la forme, crée de grands Ziggurat (2015) – ces formes premières des édifices mésopotamiens – en sable pour mieux les faire s’écrouler ensuite. Comme un accident mais un accident fertile, créateur

Ainsi ses grandes machines composées de chaudières reliées à l’espace d’exposition par des canalisations de cuivre structurent cette pensée du hasard, de l’accidentel, du temps et de la forme grâce à un assemblage précaire qui permet d’entrer dans la faille et de mieux comprendre le sens des choses. Les Espaces insécables (2017) figent le temps, le cuivre s’oxyde et les tuyaux se perdent dans un contenant duquel, au cours de l’exposition, des cristaux bleus se forment, à la fois enrayage de la machine et éclosion d’une nouvelle forme vivante.

Par Anne-Sarah Bénichou

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