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Marianne Vieulès

Née en 1993 à Pertuis
Vit et travaille à Poitiers

Formation : ÉESI École Européenne Supérieure de l'Image, Poitiers (2014 - 2017)
Supports utilisés : Pratiques mixtes

mariannevieules.space

Breakfast Youri, 2017 Pain grillé, Dimensions variables Photo : Flore Tricotelle

Yang Liu, 2015 Photographie, Dimensions variables

Le Fond vert des galaxies, 2017 Installation, Dimensions variables Photo : Flore Tricotelle

Marianne Vieulès, « astronaute indépendante », livre, dans un récit à l’ironie cosmique, les étapes de son entraînement en vue d’une impossible conquête de l’espace. Les oeuvres produites selon ce principe d’autofiction poursuivent le pacte oxymorique commandant l’existence contingente d’un récit de soi et d’une fiction, d’une forme de mensonge, ou utopie, et d’une sorte de vérité, ou matérialité. Transposition au sol d’une aventure stellaire, l’installation You are an astronaut est ainsi lieu d’entraînement et de préfiguration, tout comme l’apparition du visage de Youri Gagarine sur un toast grillé ( Breakfast Youri, 2017) est la révélation d’une vocation à l’image du visage christique sur le voile de Véronique
Vocation, précisément, dont l’artiste démultiplie les champs de l’impossible réalisation, jusqu’à la mythologisation d’objets et discours « réagencés en une configuration esthétique qui aboutit à une refiguration du réel ».

La rudimentaire Tin can ou Space Green House (2017) est alors une capsule-serre spatiale étudiant la possible survie de la biosphère au-delà de l’atmosphère terrestre. Un large tissu vert est L’espace sidéral digital ou Le fond vert des galaxies, base d’entraînement pour sortie extra-véhiculaire (2017), un paysage abyssal transposable de sol terrestre en sol terrestre avec l’espoir sarcastique d’un voyage qui n’aura pas lieu.

En lien avec la conquête spatiale, dont l’artiste rappelle le rôle historique de contrôle et de cartographie, Marianne Vieulès traite de l’omniprésence des caméras de surveillance : Closed-circuit television (2015, en cours) médiatise ainsi au travers d’un compte Instagram des images issues de ces sources illimitées et masquées. Work work work se concentre sur les images de personnes au travail, que l’artiste sophistique au moyen d’un algorithme de « reconnaissance du travail ». L’ironie confine à l’absurdité, n’empêchant pas l’artiste de continuer à propulser des objets à défaut de s'envoler elle-même.

Par Audrey Teichman

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