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Katarzyna Wiesiolek

Née en 1990 en Pologne
Vit et travaille à Paris

Formation : Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Paris (2014 - )
Supports utilisés : Photographie, Dessin

Enzo, 2017 Fusain sur papier, 100 x 70 cm

Alfredo, 2017 Fusain sur papier, 100 x 70 cm

Cora, 2017 Fusain sur papier, 100 x 70 cm

Pour Body, série qu’elle présentera pour son diplôme à l’École nationale des Beaux Arts de Paris, les sujets de Katarzyna Wiesiolek sont de dos. Ce sont des photographies d’amis de l’artiste transposées en dessins très élaborés sur de grandes feuilles de papier achetées en Pologne et dont la qualité lui permet d’enlever la première couche pour garder une matière plus dense. Cette figuration précise invite à imaginer leur sexe, leur âge et leurs faiblesses. Cette notion d’intimité est renforcée par le format qui occupe tout l’espace.
La série décourage toute anecdote. Cette construction multiplie la tension interne, constitutive du dessin et donne sa force à l’image. Comme créatrice, Katarzyna Wiesiolek manipule le regardeur pour le faire entrer dans son monde : elle tire partie de ses images pour explorer visuellement une narration qu’elle s’approprie. À travers le choix de ses thématiques, elle propose une vérité, celle de partager son point de vue, singulier et subjectif. Le sujet – elle travaille par série – est un substitut, une représentation métaphorique de l’oeil et devient presque marginal.

Et parce que ses dessins sont nés de sa mémoire, souvent en résonance avec sa vie personnelle – elle est née en Pologne, a passé son enfance à la campagne et à la mer baltique – Katarzyna travaille à partir d’un espace de contemplation qui lui est propre et qui fait sa richesse. Elle restitue à travers ses images – ni reportage, ni fiction, ni témoignage – des émotions qu’elle aime à faire partager. Son engagement passe par des choix esthétiques profondément intimes et sensibles. Elle affirme que la mise en forme est productrice de sens. Son travail, très particulier et d’une rare intensité, évoque, souvent avec une certaine mélancolie, l’éphémère, la fugacité du temps. Il est pour moi unique.

Par Françoise Docquiert

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